Constat :

La pose de nichoirs à Chouette hulotte est une technique éprouvée et mise en place de plusieurs décennies en Bourgogne par l'association la Choue. Elle fut également épprouvée en Suisse aux alentours de Lausanne par Alexandre Roulin et elle est depuis peu épprouvé également en forêt d'Orléans par Didier Sénécal. Le constat est que ce protocole permet une acquisition de données qu'il serait très difficile, voire impossible, d'obtenir par d'autres moyens.

Le suivi des nichoirs posés permet en effet de récolter des informations sur les Chouettes qui les occupent en termes de sexe, de morphotype, d'âge, de poids, de taille et ainsi de qualifier au mieux la population étudiée. Le suivi des nichoirs permet aussi de récolter des informations sur le régime alimentaire de l'espèce par la récolte des fonds de nichoirs (nourriture non consommée laissée dans le nichoirs) et des pelotes de réjection régurgitées dans les nichoirs. En notant certaines caractéristiques du site accueillant un nichoir, cela peut également permettre de corréler ensuite son occupation à certains facteurs environnementaux (lumière artificielle, végétation, isolement du site, ...).

Enfin, le marquage des oiseaux occupants ces nichoirs, par exemple via la pose d'une bague, est un moyen d'individualiser les jeunes et les adultes et d'envisager une quantification de la population de Chouette hulotte. La reprise de ces individus bagués permet aussi de connaître différentes caractéristiques populationnelles comme la fidélité des individus à leur couple et à leur site de nidification ou encore d'apprécier les distances parcourues par les jeunes en dispersion si ceux-ci sont retrouvés l'année suivante dans d'autres nichoirs.




Action menée :

Compte tenu des nombreuses potentialités des nichoirs, le projet Hulotte parisienne développe ce protocole sur Paris.

Cette action consiste à poser des nichoirs dans la capitale et de suivre ces nichoirs sur plusieurs années. Même si la pose de nichoirs peut permettre de résoudre un manque éventuel de cavités naturelles dans Paris, l'objectif n'est pas d'artificialiser la nidification de l'espèce de façon pérenne. Le but est de mettre en place un programme permettant de récolter toutes les informations possibles pour mieux comprendre la situation d'effondrement que semble vivre actuellement Strix aluco dans Paris. Ces informations seront utilisées pour mettre en place des mesures concrètes et surtout ciblées, au regard du diagnostic robuste qui aura pu être réalisé : propositions de modifications d'entretien des espaces verts, identification de continuités écologiques boisées à maintenir et/ou restaurer entre Paris intramuros, ses bois et la proche banlieue. La pose de nichoirs peut également être un vecteur privilégié pour la sensibilisation des citoyens par des sorties explicatives.

Pour réaliser cette action, Romain Sordello s'est associé avec Julien Gasparini, chercheur au laboratoire Ecologie & Evolution de l'Université de Pierre et Marie Curie.